Pour ce cinquième Dakar, forte de son expérience en 1981, Marie-Claude Laredo s’est occupée toute seule de la préparation de ce rallye : sponsors, préparation de sa 240 Yamaha (assurée, en suivant ses conseils, par le concessionnaire Yamaha de Sevran), condition physique... Son objectif premier est tout simplement la victoire de la coupe des dames !!! Sa chasse aux sponsors s’est avérée payante puisqu’elle est aidée par “Masculin2”, un parfum pour hommes de Bourjois, les casque Nolan et une discothèque “Le Midnight-Express”.

Ca commence plutôt mal !!

C’est parti !!!

Préparée comme jamais, Marie-Claude aborde donc ce second Dakar pour elle relativement confiante. Malheureusement, les ennuis arrivent assez vite, dès la sortie du parc fermé. En effet, Marie-Claude et Frédéric Briens (n°18) se percutent et c’est la première chute pour l’équipage n°7 !!! Heureusement, pas de bobo, ni pour Marie-Claude ni pour la moto...On verra que ce sera malheureusement le début d’une longue série tout au long du rallye qui montre toute la difficulté de ce cru 83 !!!

A l’attaque !

repos à l’étape...

Histoire de chutes

En effet, cette édition est terrible pour les machines et les hommes, peut-être encore plus pour les filles engagées dans cette course !!! La Neversoise Marie-Claude Laredo est de celles-là, qui roulaient sans que rien ne les distinguent des hommes. Mais son ressort fut brisé après plusieurs chutes tout au long du rallye. Comme pour tous, les fins d’étape principalement se montraient insoutenables. Ivres de fatigue et intoxiqués par la concentration, les pilotes des deux roues payèrent un lourd tribut lié à de nombreuses chutes. Marie-Claude ne dérogea pas à cette règle, de diverses manières d’ailleurs.

“La première fois, dans l’étape Djanet-Chirfa, je n’en pouvais plus.

Ces fameuses balises !!!

J’allais de balise en balise, obnubilée par la présence de ces poteaux de ferraille. Me suis-je endormie ? Ai-je été fascinée ? Toujours est-il que j’embrassais l’un d’entre eux à plus de 70 km/h, alors que la piste était large à cet endroit de plusieurs km”. Sonnée, Marie-Claude était relevée par le service médical, qui, au passage, colla de près par tous les moyens, hélicoptère compris au cheminement des concurrents. En dépit du guidon plié et de la fourche voilée, elle reprit la piste et son match ponctué de “gamelles”.

Celle de trop !!!

Ravitaillement à l’Arbre du Ténéré

Après l’arbre du Ténéré, une falaise aux rampes traîtresses la réexpédia au tapis. Elle avait perdu du temps à attendre le ravitaillement. Il lui fallut repartir vite, même si la nuit rendait encore plus précaire sa remontée.

“L’ampoule s’étant désoudée, mon éclairage fonctionnait en morse. Une voiture m’a proposé ses phares pour me guider. J’ouvrais la route quand je suis tombée dans un énorme trou rocheux à moins de 100 km en amont d’Agadès”.

Et de reperdre conscience et de nouveau la roue sur le nez et le réservoir de la moto sur le ventre. Mais cette fois, en se relevant, elle sentait qu’elle ne pouvait plus tenir la moto. Clavicule cassée, diagnostiquèrent les médecins.

La dernière chute !!!

Clavicule fracturée...

Merci de l’aide !!!

Marie-Claude sera aidée par l’équipae n°351, José Gambini et Jacques Barichella

La mort dans l’âme, elle rejoignit les bancs de l’infirmerie puis l’avion de Honda qui est devint alors son refuge. C’en était fini pour cette seconde participation, et, la mort dans l’âme, Marie-Claude dût se résoudre à abandonner. Elle rejoindra néanmoins Dakar mais double objectif, rejoindre Dakar et remporter la coupe des dames, ne sera pas atteint !!!

Auriol fait la fête !!!!

Celà ne l’empêcha pas d’honorer ses partenaires en rentrant en France et plus particulièrement d’organiser une soirée au "Midnight-Express", le "night-club" qui l’avait sponsorisé. Ce fut l’occasion à nombre de pilotes de ce Dakar 83 de se retrouver et de faire la fête !!! N’est-ce pas, Monsieur Hubert Auriol, vainqueur moto ????

Ce fût sa dernière participation au Dakar. Marie oeuvra par la suite dans une école de pilotage moto pour pilotes féminines avant de se poser des question sur une éventuelle nouvelle participation. La naissance de sa fille et le décès de Thierry Sabine lui firent prendre d’autres choix qui l’éloignèrent du monde du Dakar.

Merci Marie-Claude pour les photos et ces souvenirs !!!!